Par où commencer pour présenter la Ferme Bessey ? Des grandes cultures (maïs, soja, blé, colza…) majoritairement, mais aussi de l’arboriculture (poires, kiwis), du maraîchage (cultures hivernales sous serres), un élevage de porcs, de l’apiculture avec sa compagne, la gestion de plusieurs dizaines d’hectares de peupleraies (labellisées PEFC)… Guillaume Robin est plutôt hyperactif !

En 2016, il reprend cette exploitation familiale et décide de conduire les cultures en agriculture biologique, convaincu du bien-fondé de ce modèle agricole : respect de l’environnement (voire aggradation de celui-ci), respect du consommateur et enfin respect de soi-même en tant qu’agriculteur.

Sur l’ensemble de ses parcelles, environ 70 hectares constituent un bloc d’un seul tenant, tout en longueur, réparti sur 2 niveaux : une plaine alluviale et au-dessus, séparé par un large boisement, un plateau sur lequel se trouve notamment le corps de ferme. Le cadre naturel de la ferme regorge d’éléments intéressants pour la biodiversité : la rivière Herbasse, sa ripisylve et ses bras morts, les boisements, les haies et les fossés bordés de roselières qui découpent les parcelles et représentent des « corridors écologiques », de nombreux arbres isolés remarquables (dont un Peuplier noir âgé de plusieurs siècles), un bâti en pierres offrant de multiples anfractuosités, des tas de branchages épars…

Guillaume cherche toutefois à améliorer davantage la fonctionnalité écologique des écosystèmes au sein de son exploitation, avec comme exemple, ces 2 idées très simples à mettre en œuvre :

  • garder une couverture végétale sur les sols en interculture. Le plus : semer du tournesol dans ses couverts végétaux intermédiaires ou en bordures de champs, afin d’offrir de la nourriture aux oiseaux granivores pendant l’Hiver ;
  • installer des piquets ou des poteaux qui feront office de perchoirs à rapaces, mais qui permettent également de matérialiser l’espace (repères pour les bornes d’irrigation). C’est le cas notamment des 3 troncs de Robinier faux-acacia qu’il a récemment « plantés » dans le sol, après les avoir défoliés et grossièrement élagués, en bordure de certaines parcelles où manquaient des éléments pouvant servir de perchoirs.

Souhaitant développer davantage l’aménagement de la ferme pour y favoriser la biodiversité, Guillaume a pris contact avec la LPO locale (AuRA – délégation Drôme-Ardèche), qui l’a aidé à équiper sa ferme de nichoirs pour l’avifaune :

  • 1 nichoir spécialement conçu pour l’Effraie des clochers a été installé dans un grand bâtiment ouvert, dans lequel des pelotes de réjection de cette espèce avaient été trouvées ;
  • 2 nichoirs ont été fixés sur des piquets pour la Huppe fasciée, observée régulièrement sur une de ses parcelles située à plusieurs kilomètres de la ferme, avec l’idée de fidéliser un couple sur la parcelle isolée et de favoriser l’installation d’un autre sur la ferme ;
  • Des nichoirs destinés au Faucon crécerelle et à la Chevêche d’Athéna (2 pour chaque espèce) ont enfin été installés dans le bâti du corps de ferme et dans des arbres à proximité des cultures.

Pour cet agriculteur, protéger la nature c’est aussi s’assurer au quotidien, d’un cadre de travail et de vie, agréable : le plaisir de croiser un lièvre, de saluer l’écureuil ou de jouir des chants printaniers… Plaisirs auxquels s’ajoutent les services écosystémiques rendus par cette faune sauvage, comme la consommation des rongeurs déprédateurs des cultures par les rapaces.

Guillaume fourmille d’idées pour aller encore plus loin : installer des nichoirs à Mésanges et des gîtes à chauves-souris dans le verger de poires, creuser une mare à l’entrée de la ferme, construire des hôtels à insectes… C’est donc naturellement que Guillaume s’est engagé dans le projet Des terres et des ailes !