Mickaël, Lauriane et Grégory se sont installés en 2016 et se sont associés pour créer le Potager des rainettes.  Ils ont développé 1,5 ha de maraîchage dont une partie est occupée par 1000 m² de serres, et 3,5 ha de vergers pour l’arboriculture. Situé sur la commune de Viterbe, en bordure de l’Agout, le siège de l’exploitation et les installations de maraîchage constituent des lieux favorables à la biodiversité, avec des haies et des vergers. La proximité de l’Agout augmente encore l’intérêt de la démarche liée à la biodiversité présente.

Tous les trois ont la même passion pour l’observation de la faune et de la flore. Au moment de leur installation, ils se sont tournés vers la LPO pour créer un refuge LPO.  « Nous avons besoin de tous les auxiliaires que sont par exemple les oiseaux, les chauves-souris et les insectes». Les haies sont utiles à l’équilibre de l’exploitation pour réguler les populations de petits rongeurs qui sont bien présentes. Les rapaces diurnes et nocturnes se mettent régulièrement à l’affût. Buses et Chouettes effraies consomment ces petits animaux qui s’installent parfois aussi dans les serres. La haie est aussi un secteur de ravitaillement important pour les oiseaux qui se régalent d’insectes ou de baies.

Par ailleurs, bon nombre d’arbustes et d’arbres fruitiers ont été plantés dans les conditions nécessaires à la fois pour prévoir leur bon développement et pour l’intérêt qu’ils procurent aux auxiliaires de cultures et à la biodiversité en général. Installés tout près des serres, les mûriers par exemple sont paillés et la végétation peut se développer, ainsi que toute une faune qui y trouve abri et nourriture. On peut citer par exemple la Mante religieuse, des carabes, plusieurs espèces d’araignées, des syrphes, etc.

Ces auxiliaires limitent forcément le développement et les attaques de punaises sur les mûres elles-mêmes ainsi que sur les solanacées cultivées à côté. Ils étendent leur protection également aux cerisiers dont les fruits peuvent être très attaqués par une drosophile.

Par ailleurs, les pollinisateurs fréquentent les mêmes endroits sur l’exploitation : beaucoup de plantes cultivées comme les courges, les courgettes et les aubergines en ont absolument besoin pour la fructification.

Ce n’est pas par hasard non plus, s’il n’y a jamais deux pommiers ou deux poiriers côte à côte : une telle proximité favoriserait l’installation d’insectes ravageurs. Grégory et Mickaël choisissent donc toujours de planter deux espèces fruitières différentes l’une à côté de l’autre. Et entre ces arbres, ils laissent assez d’espace pour installer des fraisiers en bonne condition de luminosité. La démarche engagée pour les autres plantations d’arbres fruitiers est la même : le sureau est sensible à une espèce de puceron ; la proximité d’une végétation spontanée et fleurie nourrit et abrite les coccinelles et le syrphes, et elle protège le sureau par la même occasion.

« Si les insectes auxiliaires trouvent de quoi se nourrir, ils restent à proximité! »

Et pour ce qui est des cultures qui ont besoin d’une protection plus « rapprochée, c’est un filet à mailles très fines et rigides qui est installé. Il en est ainsi des carottes et des poireaux pour les protéger des mouches. Pour la culture du chou, également, sensible aux altises et aux noctuelles, c’est le filet qui la protège. Cela évite  d’utiliser des produits phytosanitaires.

La transformation est à l’image de la variété des cultures, très diversifiée : Lauriane fait des confitures, des compotes de fruit, des sirops (menthe, fleurs de sureau, fleurs d’acacia), des sauces tomates, etc. La vente de fruits et légumes frais est proposée aussi sous forme de paniers composés, à la demande des clients.

Le « Potager des Rainettes » propose par exemple un « mesclun » qui peut être composé de roquette, de moutarde, de pourpier, de capucine, tous issus de ces espaces devenus privilégiés sur l’exploitation. Le « Potager des Rainettes » fournit 4 groupements de consommateurs, et fournit certaines boutiques et restaurateurs sur Lavaur.