Les tas de bois - tas de pierres

Tas de bois, tas de pierres, aussi souvent, je peux en faire !

Témoins de l’activité humaine, les tas de pierres et de bois se révèlent être de véritables abris et garde-manger pour la faune. Entreposés pour quelques mois ou bien des décennies, ces petits milieux regorgent de vie. Créer ou maintenir ces empilements, c’est faciliter la présence des nombreux auxiliaires des cultures qui en dépendent comme les insectes, reptiles, mammifères, oiseaux…

Des ressources naturelles qui ne demandent qu’à être (ré)utilisées !
Dans plusieurs régions, notamment le Massif-Central, le sud méditerranéen, la Bretagne, les tas de pierres et les murets sont des éléments traditionnels du paysage rural. La pierre de schiste est particulièrement utilisée dans les Cévennes alors que le calcaire sert à l’élaboration des fameuses terrasses méditerranéennes. Les pierres permettent également de délimiter les parcelles pour les animaux et les cultures. Les tas de bois, quant à eux, fruits de la sylviculture, sont tout aussi intéressants en lisière des massifs forestiers.

Un cœur de pierres … bouillonnant de vie !

Les pierres ramassées dans les champs, rassemblées en tas ou en muret permettent notamment à la chevêche d’Athéna et la huppe fasciée de nidifier dans les trous ou les creux. La huppe est friande de larves de coléoptères, grillons, carabes, sauterelles, limaces, vers… Des mets complétés de micromammifères, d’amphibiens et de vers de terre pour la chevêche d’Athéna.

De nombreux autres animaux utilisent ces pierres, chacun y jouant un rôle dans le maintien d’un certain équilibre : chouettes, belettes… limitant la prolifération de petits rongeurs, les insectivores type lézards, mulots, musaraignes… agissant sur les populations d’insectes.

Lézarder au soleil… c’est vital pour lui !

Les tas de pierres sèches, les murets mais également les tas de bois bien exposés au soleil et tranquilles sont le refuge des lézards. Le plus commun est le lézard des murailles, un reptile présent partout. Le lézard vert, grand lézard d’environ 30 cm de long, est quant à lui typiquement rural et apprécie les secteurs de friches et pierreux, comme les carrières, les lisières forestières, les prairies, les landes, à condition qu’il y ait quelques buissons. Il se nourrit le plus souvent d’insectes et de larves (pucerons, chenilles, mille-pattes, coléoptères, sauterelles, criquets…), d’araignées et de vers, et occasionnellement d’œufs d’oiseaux et autres petits lézards. Ce serait dommage de se priver de ce redoutable prédateur !

Le saviez-vous ?

La température interne des lézards varie en fonction de la température extérieure. Ils ne produisent pas eux-mêmes de la chaleur. Lorsqu’il fait trop froid, ils restent dans leur cachette sans bouger. Le matin, ils doivent s’exposer au soleil pour atteindre la température idéale de fonctionnement de leur corps. Lorsqu’ils ont trop chaud, ils se déplacent à l’ombre ou dans des cavités plus fraiches.

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Les tas de bois, situés en lisière des bosquets, attirent de nombreux oiseaux forestiers tels que la sittelle torchepot, le grimpereau des jardins, la mésange charbonnière … venus glaner les araignées et les larves présentes dans le bois. Le rougegorge familier et le troglodyte mignon aiment insérer leurs nids constitués de mousses entre les rondins. Ces oiseaux, en partie insectivores, limitent naturellement la prolifération des insectes. Mais l’hôte favori du tas de bois, c’est le hérisson d’Europe, inoffensif mais redoutable prédateur d’escargots et de limaces ! Malheureusement, près de 50% des hérissons ont disparu en raison de la perte d’habitat et des collisions routières.

A la recherche de conseils pour réaliser cet aménagement, d’informations complémentaires ?

Petit guide sur les aménagements (tas de bois tas de pierres, ourlets de hautes herbes, jachères) qui favorisent les petits mustélidés en zones agricoles – Agrofutura

Les murets de pierres sèches et pierriers – LPO Alsace

Guide technique ” Favoriser la biodiversité dans ses vignes” – LPO Pays de Loire